Thématiques
Gouvernance
Il s’agit ici des modalités
d’implication et de participation des populations locales et des autres
partenaires à travers des instances de concertation locales.
Le décret 2006-068 stipule que le CA
est « chargé de créer un cadre de
concertation de nature à favoriser la gestion participative du PNBA et
d’adopter des mécanismes d’élaboration des plans d’aménagement et de gestion ».
Par ailleurs les PAG sont mis en
œuvre dans le cadre d’une approche participative intégrant tous les acteurs et
partenaires intéressés par la gestion, la protection et la conservation du
PNBA, y compris organisations socioprofessionnelles, communautés locales,
collectivités locales et société civile.
-
Les étapes successives de l’institutionnalisation de la
concertation avec les populations locales peuvent être résumées comme
suit :
-
Déclaration du Banc d’Arguin entre les populations
Imraguen et le PNBA : 1996
-
Premier atelier de concertation : 1998
-
Comité de pêche 1998-2013
-
Décision d’arrêter la pêche ciblée des raies et
requins : 2003
-
Création des comités de pêche puis Comité
Villageois de Concertation et de coGestion CVCG 2013-2021
-
Comité Local de Concertation et de coGestion CLCG 2021
En l’absence de structures sociales
représentatives au sein des villages, les divers comités et ateliers mis en
place ont été une nouveauté et un apport positif dans les capacités
d’expression et de négociation des populations Imraguen.
-
Le Comité de pêche comprend 2 personnes par village,
dans la plupart des cas il s’agit d’un mareyeur et d’un armateur. Les
capitaines et matelots (pêcheurs effectifs) ne sont donc pas véritablement
représentés.
-
L’atelier annuel de concertation est le temps fort de
la concertation entre les populations et le PNBA d’autant plus que c’est une
occasion de débattre d’autres thèmes (santé, école, divers,…). Mais la
faiblesse du système réside dans la non-formalisation (légalisation
administrative et traditionnelle) des accords.
Le respect des règles du jeu
implique l’application stricte des procédures de contrôle et de sanctions
prévues dans les accords, et ceci dans l’intérêt des messages tant vis-à-vis
des populations résidentes du Parc que vis-à-vis des pêcheurs extérieurs.
Recherche et suivi
Le PNBA est une zone de reproduction et de grossissement pour plus de 200 espèces de poissons
crustacés et mollusques, 7 mammifères marins (dauphins et phoques moines),
6 espèces de tortues marines principalement la tortue verte, une faune
terrestre particulièrement rare (unique colonie de Gazelles Dorcas en
Mauritanie), présence des mangroves à palétuviers blancs les plus
septentrionales d’Afrique de l’Ouest et des prairies à spartines et à zostères
les plus méridionales de la côte ouest-africaine, zone refuge pour plus de 2
millions d’oiseaux migrateurs provenant de la Sibérie, d’Europe, présence
d’espèces reliques (mangroves, tilapia, poissons chats), deux espèces
endémiques d’oiseaux (spatule blanche et héron cendré).
La biodiversité du PNBA résulte
d’interactions entre les différentes composantes de ses écosystèmes, notamment
les herbiers, les oiseaux et le benthos et la combinaison d’un ensemble de
conditions hydro-physiques, climatiques et morphologiques particulières.
Toutes ces caractéristiques donnent à ce milieu, des fonctions
écologiques essentielles pour la régénération des ressources halieutiques et,
par conséquent, pour l’économie mauritanienne.
L’étude portant sur l’évaluation des services rendus par les écosystèmes
du banc d’Arguin (Tregot et al, 2018) donne une estimation de la contribution
du PNBA aux pêcheries de la ZEE de la Mauritanie d’environ 78 millions d’euro
par an. Bien que ce soit une sous estimation, cet ordre de grandeur montre le
rôle clé du banc d’Arguin dans sa contribution à l’économie nationale.
Environ 80% des crevettes pêchées à
l’extérieur du Parc passent leur stade juvénile dans les eaux du PNBA. Une zone de reproduction et de
regénération des crevettes, notamment la crevette rose dont la biomasse de la
fraction juvénile est estimée à 400 millions d’individus.
La courbine, deuxième pêcherie du
point de vue rentabilité commerciale de la pêche artisanale, passe environ 6
mois de son cycle de vie dans les eaux du Parc.
Le mulet jaune, espèce emblématique
et objet d’une valorisation traditionnelle (poutargue, tichtar, huile - Dhin)
passe environ 8 mois de son cycle de vie dans les eaux du Parc.
Les résultats des récentes études
confirment la grande capacité des herbiers, du Banc d’arguin à séquestrer le
carbone dissous à un taux extrêmement élevé pour de très longues périodes. Ces
études estiment que la zone centrale des herbiers côtiers du Banc d’arguin,
stocke jusqu'à 83000 t de carbone/Km2 principalement dans le sous-sol, alors que
les forêts tropicales ne stockent que 30000 tonnes de
carbone /Km2 sous forme de bois.
Le
PNBA assure la
gestion de la
réserve satellite du Cap
Blanc située au sud de la presqu’île de Nouadhibou.
La presqu’île du Cap Blanc
abrite la principale
colonie de phoque
moine (Monachus monachus) au
monde menacée de disparition. Le nombre d’individus recensé en 2021 est de 350
soit plus de 50% de la population mondiale alors qu’en 1997, cette population a
subi une hécatombe qui a décimé 50% de sa population d’antan.
La
biodiversité
La biodiversité marine est
particulièrement riche dans l’ensemble du Banc d’Arguin, qui constitue une zone
de nurserie, de reproduction, d’alimentation ou de grossissement très importante pour un grand nombre
d’espèces.
La zone du Banc d’Arguin est connue
depuis plusieurs siècles pour la richesse de sa faune terrestre et marine. Dès
les premiers contacts avec la région, à partir du XVème siècle, les navigateurs
portugais ont décrit a plusieurs reprises l’abondance du poisson, des phoques
moines, des tortues marines et des autruches. De plus, les populations
d’antilopes saharo sahéliennes tels que les gazelles dorcas et dama, les oryx et
même peut-être les addax, fréquentaient à l’époque l’actuelle enceinte
continentale du parc. Victimes de la combinaison d’une chasse non contrôlée de
plus en plus efficace et de la sècheresse intense des années soixante-dix, ces
espèces continentales ont pratiquement toutes disparues du parc sauf une
colonie de gazelles dorcas qui trouve refuge sur l’ile de Tidra.
La présence des oiseaux est
l’indicateur le plus visible de la biodiversité du PNBA, on trouve trois types
d’oiseaux : les migrateurs, les nicheurs et les endémiques. Les migrateurs
paléarctiques sont dans leur grande majorité des petits échassiers limicoles,
venant du nord de l’Europe. Le Banc d’Arguin abrite a lui seul un tiers de tous
les limicoles côtiers (Smit &Piersma, 1989).
Certaines populations de nicheurs
coloniaux, oiseaux de mer (sternes, cormorans, goelands,etc.) et grands
échassiers sont établies sur le parc toute l’année. Deux sous-espèces sont
endemiques : le Héron pâle (Ardea
cinerea monicae) et la spatule blanche du Banc d’Arguin (Platalea leucorodia balsaci). L’avifaune
terrestre est peu diversifiée mais contient des élèments de fort intérêt comme
le faucon lanier (falco biarmicus) et le grand-duc du desert (bubo bubo ascalaphus).
Les migrateurs terrestres sont parfois abondant pendant les migrations pre- et
postnuptiales, généralement quand les vents d’est soufflent.
Les communautés benthiques vivent
dans les sédiments du PNBA et fournissent une source de nourriture importante
pour les consommateurs d'ordre supérieur tels que de nombreuses espèces de
poissons, de crabes et de limicoles (Van de Kam et al. 2004).Ces communautés
benthiques constituent des éléments fondamentaux pour les écosystèmes des
vasiéres intertidales et forment une composante clé et indispensable dans
l’organisation trophique des écosystèmes intertidaux.
La
faune ichtyologique Riche en nombre
d'espèces, la faune ichtyologique du Banc d'Arguin, plus de 254 espèces de
poissons osseux et cartilagineux. Des
fluctuations d'abondance liées à l'alternance des saisons froide et chaude et
aux cycles de reproduction sont notées pour les espèces migratrices comme le
mulet jaune (Mugil cephalus), la courbine (Argyrosomus regius) et certaines
espèces de requins et de raies. Les
juvéniles sont abondants, témoignant que cette zone jouent un rôle de
nurserie. Il est intéressant de
souligner une nouvelle fois le caractère de charnière biogéographique de cette
région, mis en évidence par un mélange d'espèces d'eaux tempérées et
tropicales, et la subsistance d'espèces inféodées aux milieux estuariens et
lagunaires (Worms, 2000). Parmi
les poissons de fond les mieux représentés, signalons les raies, notamment la
raie guitare (Rhinobatos sp.), les sparidés (pagres, dentés, pageots), les
ariidés (machoirons) et les serranidés (mérous). En
ce qui concerne les pélagiques, en dehors des mugilidés déjà signalés, il
faut noter la présence de concentrations importantes de requins (Carcharhinus
sp., Rhizoprionodon acutus, Sphyrna sp.) et de sardinelles dont l'ethmalose
(Ethmalosa fimbriata), un poisson pourtant typique des zones
estuariennes. La présence de Cichlidés
(par ex. Sarotherodon melanotheron)
dans des eaux sursalées est un indice du passé estuarien de cette zone. |
L’Avifaune
La présence des oiseaux est l’indicateur le plus visible de la
biodiversité du PNBA, on trouve trois types d’oiseaux : les migrateurs, les
nicheurs et les endémiques. Les migrateurs paléarctiques sont dans leur grande
majorité des petits échassiers limicoles, venant du nord de l’Europe. Le Banc
d’Arguin abrite à lui seul un tiers de tous les limicoles côtiers (Smit &
Piersma, 1989).
Certaines populations de nicheurs coloniaux, oiseaux de mer (sternes,
cormorans, goélands, etc.) et grands échassiers sont établies sur le Parc toute
l’année. Deux sous-espèces sont endémiques : le Héron pâle Ardea cinerea
monicae et la Spatule blanche du Banc d’Arguin Platalea leucorodia balsaci.
Les trois derniers dénombrements exhaustifs en janvier des années 2014, 2017 et 2020, montrent une tendance des effectifs des oiseaux d'eau du PNBA passe de 1413001 individus en 2014, 1782047 individus en 2017 et 1707178 individus en 2020.
L'avifaune est depuis longtemps la "vitrine" du Parc. La population d'oiseaux est passée de 1413001 en 2014, 1782047 individus en 2017 et 1707178 individus en 2020, les limicoles représentent respectivement 94% de total des individus en 2014, 91% en 2017 et 95% en 2020.
La majorité des espèces qui nichent au Banc d’Arguin le font au printemps et au début de l’été. Seuls le Grand cormoran, Phalacrocorax carbo, le Pelican blanc, Pelecanus onocrotalus, piscivores comme la plupart des espèces printanières/estivales, nichent en automne et en hiver. Le Héron cendré, Ardea cinerea, est un cas d’excéption car l’activité de reproduction ne se vérifie pas seulement pendant les mois de février et mars.
Il existe au PNBA des oiseaux endémiques dont le Héron pâle (Ardea
cinerea monicae) et la Spatule du Banc d'Arguin (Platalea leucordia balsaci)
qui sont respectivement des sous-espèces du Héron cendré (Ardea cinerea) et la
Spatule blanche (Platalea leucordia), le Héron pâle (Ardea cinerea monicae)
niche géralement sur les îles Kiaone et Arel, la Spatule du Banc d'Arguin
(Platalea leucordia balsaci) niche sur les îles Zira et Arel.
Les superlatifs ne manquent pas pour décrire les importantes concentrations de limicoles parallactiques qui, après s'être reproduits au cours du printemps dans le nord de l'Europe et de la Russie, migrent progressivement vers le sud pour prendre leurs quartiers d'hiver en Afrique. C'est plus de deux millions de ces oiseaux qui s'arrêtent sur le Parc National du Banc d'Arguin entre octobre et mars, mettant en évidence la richesse de ce milieu où les migrateurs trouvent abri et nourriture en abondance.
Les dénombrement organisé par le PNBA et ces partenaires (WSFI,
BirdLife, Wetlands International) et les patenaires institutionnels PND et
DAPL, les ONG nationales (NatMau, AMISO et NAFORE) et la population locale les
écoguides, ces dénombrements sont globaux
2014 à 2020.
Les herbiers marins
Les trois espèces d'herbiers marins (Zostera nolti, Cymodocea nodosa et
Halodule wrighti) constituent un habitat pour de nombreuses espèces et de
source de nourriture pour les tortues marines, la flore du PNBA est
caractérisée par la présence de la mangrove qui subsiste encore au Cap Timiris
et au nord de l’ile Tidra. Elle est constituee d’une formation monospeficique
d’Avicennia germinans, assez développée en certains endroits. Au total, il y a
quelques 1 400 hectares de mangrove (Avicennia africana) sur des rives vaseuses
emergentes, et quelques 1.700 hectares dans des baies sur le continent à
l'intérieur du Parc National du Banc d'Arguin. On observe egalement quelques
prairies a spartines, Spartina maritima, qui se suituent à la limite extreme
sud de sa répartition géographique .Une abondante flore halophile (Arthrocnemum
indicum, Nitraria retusa, Sarcocornia perennis, Nucularia perrini, Salvadora
persica, Lycium intricatum, Sesuvium portulacastrum et autres Chenopodiales)
colonise les cordons dunaires littoraux, les hauts de plages et certaines zones
de sebkha.
La partie continentale du
PNBA est un désert côtier à caractère particulier. Sa flore terrestre est plus
complexe que l’on ne pense du fait de l’absence de limites précises et bien
définies entre la végétation littorale et celle du continent. Le Cap Tafarit en
est un exemple patent : de la mer on passe directement à la végétation
continentale après la falaise.
Surveillance maritime et terrestre
Objet :
Renforcement du dispositif
Aux termes de l’article premier de la loi 2000-024, il a été rappelé que la surveillance du Parc National du Banc d’Arguin est l’une des missions principales confiées à l’autorité en charge de ce parc marin et côtier qui couvre une superficie de 12000 Km 2 dont 6300 Km2 en zone marine.
Eu égard à l’importance de la biodiversité marine et côtière que regorge cette aire marine protégée et soucieuses du rôle que joue le PNBA dans le maintien de l’intégrité et de la productivité des ressources naturelles du Banc d’Arguin, la Direction du parc et la DSPCM ont mis en place, en 1999, un dispositif de surveillance maritime qui a pour objectif de garantir :
· La préservation et le renouvellement des ressources naturelles et de la biodiversité marine
· La protection du PNBA en tant qu’Aire Marine Protégée
· L’accomplissement de son rôle en tant qu’outil de gestion des pêcheries en Mauritanie
Ce dispositif qui a démarré avec trois vedettes BW PNBA 1, PNBA 2 et PNBA 3 basées respectivement à Mamghar, Iwik et Agadir comporte aussi, deux stations radars installées à Mmaghar et Tafarit et des postes de contrôle dans les villages de Mamghar, Rgueiba, Teichott, Tissit, Iwik, Ten Alloul, Arkeiss et Agadir dont le mandat est, entre autres, de contrôler les débarquements aux rivages.
Le système de surveillance participative qui intègre aux côtés du PNBA et de la Garde Côtes Mauritanienne (GCM-héritière de la DSPCM) la population résidente est aujourd’hui considéré comme modèle au niveau de la sous-région. D’ailleurs, l’expérience du PNBA en la matière a été capitalisée au profit du réseau RAMPAO à travers des missions d’appui technique et des visites d’échange qui ont permis d’échanger avec les gestionnaires de ces AMPS et de renforcer les systèmes en place, particulièrement au niveau de la Guinée Bissau (IBAP et visites dans les AMPs de l’archipel des Bijagos).
Quatorze ans après, en 2013, et suite à un diagnostic conjoint PNBA-GCM, il a été révélé que 90% des pirogues arraisonnées dans les eaux du PNBA proviennent de la flotte de pêche artisanale basée à Nouadhibou. Il a donc été convenu de mettre en place un poste de surveillance avancé, à l’entrée nord du parc, au Cap Sainte Anne.
Deux années plus tard, et au cours d’une réunion de la commission technique conjointe PNBA-GCM à Nouadhibou, celle-ci a constaté que la zone du Cap Alzace est une destination privilégiée pour les pêcheurs à la ligne et les touristes illégaux venant de Nouadhibou et de Nouakchott et a recommandé la mise en place d’un poste à cet endroit précis qui va permettre non seulement de contribuer au renforcement de la surveillance maritime mais aussi de mettre fin à l’accès illégal par voie terrestre à cette zone connue pour sa richesse en soles, crevettes et mulet doré.
Il peut en outre n’être pas inutile de rappeler que jusqu’à 2012, le parc était protégé par son isolement mais depuis Janvier 2014, le PNBA est soumis à un suivi réactif qui demande à l’Etat Partie de mettre en œuvre 18 recommandations dont certaines concernent la consolidation du système de surveillance maritime et la mise en place d’un dispositif de surveillance de la partie continentale qui est de plus en plus exposée eu égard aux développements socio économiques qui sont en train de s’opérer dans l’espace vital du parc (bretelle de Mamghar, route de Nouadhibou, ville de Chami, mine d’or de Taziast et exploration pétrolière….).
Dans le cadre de la mise œuvre de certaines recommandations du rapport de l’UNESCO et afin de mieux contrôler les entrées et les sorties du territoire du parc, l’Administration du PNBA a mis en place en 2015 un noyau de dispositif de surveillance et de contrôle de la partie continentale comportant des postes de contrôle d’ accès au PNBA installés à la périphérie immédiate de l’espace protégé en plus des postes côtiers déjà installés dans les villages. Ces postes sont positionnés comme suit :
ü Chelkha
ü Virage Taziast
ü Agneitir
ü Cap Alzace
ü Awguej
En 2017, ce système de surveillance participative a
connu des améliorations. En effet, suite aux demandes pressantes et récurrentes
des résidents de les impliquer davantage dans la surveillance, le PNBA a examiné
cette question avec son partenaire stratégique la GCM et a adressé une requête
à son bailleur principal le BACoMaB qui a accepté de financer une expérience
limitée à trois villages Rgueiba, Teichott et Iwik (à raison d’une lanche-test
par village) et de voir en fonction des résultats si l’expérience doit être
élargie ou pas. Cette première expérience a consisté à équiper chaque
lanche-test d’un GPS, d’une radio VHF, d’un téléphone satellitaire thouraya et
de former le capitaine de l’embarcation sur l’utilisation optimale de ces
équipements et dans le domaine de la transmission de l’information
opérationnelle à l’autorité en charge de la surveillance afin que celle-ci
puisse réagir instantanément pour faire cesser les infractions dans les
meilleurs délais. Cette forme, la plus classique dans le domaine de la
surveillance participative, a pour avantages, d’une part de multiplier les
sources potentielles de recueil de l’information opérationnelle et d’autre part
de contribuer à assurer une permanence de la surveillance en mer dans la mesure
où les pêcheurs sont la plupart du temps en mer.
Cette première expérience pilote dans le domaine de
la surveillance participative a été concluante dans la mesure où les
renseignements opérationnels fournis par ces capitaines ont permis
d’arraisonner des pirogues, ce qui a encouragé le PNBA à élargir l’expérience
aux six villages restants, ce qui a été réalisé. En effet, trois lanches-test
des villages de Ten Alloul, Arkeiss et Agadir ont été équipées en 2019 des
moyens de positionnement (GPS) et de communication (thouraya) et formés sur
l’utilisation de ces équipements et dans le domaine de la surveillance
participative. En 2020, trois
lanches-test des villages de Mamghar, d’Awguej et de Tissit ont été également
équipées des moyens de positionnement (GPS) et de communication (thouraya) et
formés sur l’utilisation de ces équipements et dans le domaine de la
transmission de l’information opérationnelle.
L’apport des capitaines des lanches est un élément
important qui peut compléter et améliorer l’action des équipes de surveillance
du PNBA qui ont besoin d’une information précise, fiable et instantanée.
L’évaluation est en cours mais l’on constate qu’il y a de plus en plus une
collaboration entre ces capitaines, les équipes de surveillance et les équipes
de surveillance du littoral.
Photos
récentes des moyens de la surveillance (Ahmedou)
Développement
local
Les Imraguen
Le PNBA est habité par une population Imraguen
d’environ 1500 personnes, répartie sur neuf villages côtiers, dont l’activité
principale est la pêche de subsistance. Cette population, la seule autorisée à
pêcher dans le Parc, pratique la pêche à pied et à bord des lanches à
voile, les embarcations motorisées étant interdites. Dans la partie
continentale du PNBA, la population nomade y pratique l’élevage.
Pêche
Les
Imraguen sont les seuls autorisés à pratiquer une pêche traditionnelle à pied
ou à bord de lanches à voiles, dont le nombre est plafonné à 114. Toute
embarcation motorisée est interdite.
Les
Imraguen pratiquent une pêche traditionnelle, soit à pied, à l'aide de filets,
principalement pour la capture du mulet jaune (Mugil cephalus), soit avec des
filets maillants de plus grande taille, à partir de lanches à voile latine,
embarcations introduites au début du siècle par des pêcheurs canariens.
Transformation
Les produits traditionnels
des Imraguen font partie d’un savoir-faire unique en Afrique de l’Ouest. Ces
produits dont la particularité réside dans le traitement (séchage sans ajout de
sel) utilisent principalement les
espèces de poisson (mulet, tilapia).
Pour éviter de perdre ce
savoir faire ancestral en matière de transformation, l’UICN (Union
Internationale pour la conservation de
la Nature), le PNBA, FIDA et la FIBA collaborent depuis 2000 à la mise en œuvre
d’activités et d’appuis au bénéfice des femmes Imraguen dans le domaine de la transformation des
produits traditionnels de la pêche dans certains villages du PNBA. Dans ce
cadre des Tikits ont été construits, les
capacités des femmes dans le domaine de l’hygiène et de la gestion de leurs
activités ont été renforcées et de nouveaux emballages pour la
commercialisation des produits traditionnels Imraguen ont été confectionnés.
L’amélioration du packaging et de la présentation
des produits (Poutargue,Tichtar, Lekhlee et D’hin) ont engendré une
augmentation de la plus-value commerciale.
Les produits
traditionnels, transformés Imraguen
La
poutargue (œufs de mulet jaune) Tischtar (Mulet jaune séché) Dhin , (huile de poisson)
L’Ecotourisme
au Parc National du Banc d’Arguin
L'activité touristique a augmenté à un rythme accéléré au cours
des dernières décennies et les prévisions indiquent un taux de croissance plus
rapide dans le nouveau millénaire.On estime aujourd’hui qu’environ plus du
tiers de la population mauritanienne vit sur la côte et tout indique que cette
tendance va continuer à s’affirmer dans le futur.
Certes, le Parc National du Banc d’Arguin (PNBA) a pour
vocation d’assurer le maintien de l’intégrité écologique. Mais, avec son
environnement vierge, il offre aussi un terrain adéquat pour la
pratique d’activités se réclamant de l’écotourisme. Pour ne pas
interdire complètement le tourisme ou compter, indéfiniment, sur des
fonds externes pour la conservation, la solution idéale à ce dilemme est
l’utilisation optimale des ressources écotouristiques.
Pour accompagner l’évolution du tourisme en Mauritanie, le choix
de l’administration du PNBA s’est porté sur l’écotourisme, en
1998. Lequel écotourisme tend à préserver les milieux et à protéger
l'environnement. Cependant, il ne se limite pas seulement à cette forme
d'écologie passive, il permet, également, la génération de ressources
financières allant au bénéfice direct des populations locales et à la
valorisation des cultures locales.
L’approche de l’écotourisme au PNBA s’est matérialisée,
dans le passé, par la mise en place de campements touristiques dans chaque
village du parc ; ce qui n’a permis de développer qu’un accueil
simple, voir rudimentaire. Certains campements se sont, même, avérés guère viables eu
égard à la faiblesse de la fréquentation touristique favorisée par i)
des campements mal tenus, ii) un mauvais service de
restauration, iii) l’absence d’écolodges pour des clients
plus exigeants.
Pour optimiser la qualité des services et la satisfaction des
clients au niveau des infrastructures touristiques, la direction du PNBA a
diligenté une étude intitulée ‘’ L'écotourisme au PNBA, bilan et perspectives
de développement''. Cette étude, assortie d’un plan d’action, a, dans
ses conclusions, fait des recommandations d’entreprendre des actions urgentes
pour accompagner la démarche du développement écotouristique au PNBA.
Pour la mise en œuvre du plan d’action de cette étude, le PNBA a
bénéficié du projet dénommé ‘’Développement et promotion du
tourisme durable au PNBA’’ financé par le Programme Cadre Intégré Renforcé de
l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) et mis en œuvre par l’Unité
Nationale de Mise en œuvre du Cadre Intégré Renforcé (UNMOCIR) du Ministère du
Commerce, de l’industrie et du Tourisme (MCIT).
Ce projet vise à promouvoir l’écotourisme dans le PNBA notamment
par le renforcement des capacités d’hébergement et d’appui aux coopératives
féminines locales afin de pouvoir faire de l’écotourisme un secteur de
diversification de l’offre touristique en Mauritanie.
Plus spécifiquement, ce projet vise à renforcer les capacités
d’offres éco touristiques du PNBA à travers :
▪ l’amélioration des
capacités d’hébergement descampements en les dotant d’écolodges modernes,
décorés, équipés de lits et de toilettes avec (20) à Iwik, (10)
à Tessot et (10) àMamghar ;
▪ et d’assurer des
formations sur la restauration, l’accueil des touristes, la transformation
artisanale des produits locaux et sur la culture maraîchère hors sol au
profit de coopératives féminines résidentes dans l’objectif de répondre
efficacement à la demande des touristes en provenance principalement d’Europe
et de certains pays d’Asie.
L’Education Environnementale au PNBA
Le
Parc National du Banc d’Arguin(PNBA) est une zone d’importance capitale pour la
conservation de la biodiversité à l’échelle nationale, régionale et
internationale. Les valeurs écologiques et les
services écosystémiques fournis par le PNBA sont unanimement reconnus
par la communauté scientifique mais en moindre mesure par les Mauritaniens eux
même.
C’est
pourquoi, la Direction du PNBA a adopté depuis quelques années une stratégie
visant à promouvoir l’image du parc et faire connaitre ses valeurs auprès du
milieu de l’éducation du primaire jusqu’à l’universitaire. Plusieurs actions
ont déjà été réalisées dans le passé et ont concernés des visites de terrain au
profit des élèves du fondamental et même des étudiants.
Le
PNBA reste convaincu que toutes ces actions d’éducation environnementale ne
seront efficaces que si les formateurs au niveau primaire sont bien outillés
avec les informations adéquates et le savoir-faire nécessaire pour transmettre
ce savoir aux élèves du primaire qui constituent la base pour la génération
future.
Dans
ce cadre, le PNBA a initié en 2018, grâce à un financement de la MAVA, un
projet d’éducation environnementale dont l’objectif vise à faire connaitre
le Parc et ses missions par le biais d’une série de formation, sur des contenus
environnementaux (biodiversité, écosystèmes, services écosystémiques,
changement climatique.), i) à une vingtaine d’enseignants et
directeurs d’écoles primaires ainsi que le personnel d’encadrement
d’inspecteurs et ii) à des élèves des écoles publiques primaires
de la Wilaya de Dakhlet Nouadhibou.
A
l’issue des sessions de formation, les enseignants sont amenés à effectuer des
sorties de terrain afin de découvrir, avec leurs élèves, la biodiversité du
PNBA, d’appréhender les enjeux et de les initier à la reconnaissance des
espèces clées de la biodiversité du Parc (oiseaux, poissons,
herbiers, mangroves, etc) pour favoriser l’acquisition et le
transfert de connaissances théoriques relatives à ces contenus en vue de développer un comportement éco-citoyen notamment auprès des
élèves du primaire et à travers eux
les parents.
Organisées d’un
commun accord avec la Direction Régionale de l’Education Nationale (DREN) au
niveau de la wilaya de Dakhlet Nouadhibou, les excursions ont été au
profit des quatre meilleurs élèves de chacune des quatre écoles du PNBA ou de
la wilaya de Dakhlet Nouadhibou.
Ces
excursions avaient pour objectif de faire connaître aux milieux scolaires les
aspects écologiques, paysagers, historiques et sociaux du PNBA, la
conservation du Phoque moine et de revivifier les Centres d’interprétation
environnementale de Chami, de Mamghar et du Cap Blanc à Nouadhibou.
L’accès à l’eau potable
L’eau est une denrée rare au sahel et
particulièrement au Banc d’Arguin. Les Imraguen qui oscillaient entre la partie
continentale en tant que pasteurs et le littoral entant que pêcheurs à pied de
mulet jaune accordaient une importance capitale à l’eau du fait de sa rareté
dans la zone. Pendant l’hiver (novembre à mars) qui, correspond à la période de
migration du mulet jaune, les Imraguenquittent le continent pour s’installer au
niveau des sites propices à la pêche à pied des bancs de mulet formant ainsi
des campements de pêche. Avec l’évolution du contexte les Imraguen se sont
sédentarisés dans des villages au niveau de la plupart de ces sites.
L’approvisionnement en eau de ces
Imraguen se fait à partir des puits et des oglats quand ils sont dans la partie
continentale et au niveau des puits forés au niveau des oglats situés à
proximité des villages.
Avant la saison des pluies, les
Imraguen creusent les puisards au niveau des différentes oglats pour qu’ils se
remplissent des eaux de pluies, ce qui permet la recharge de la nappe. Quand la
pluie tombe, les hommes visitent les oglats pour voir si ils se sont remplis
d’eau sinon ils canalisent l’eau des daya jusqu’au remplissage des puits et
puisards.
Des infrastructures, inaugurées en
2020, sont réalisées dans la cadre d’un projet de développement de base financé
par la coopération Allemande à travers la KfW, au profit du PNBA.
Il s’agit notament en ce qui concerne
l’eau de 03 unités de dessalement d’eau à R’gueiba, Teichott et Ten Alloul, d’un
bateau de transport des biens et personnes et d’approvisionnement en eau potable
des villages du Parc, et une adduction d’eau de 10km de longueur pour l’approvisionnement
du village d’Iiwk à partir de Rzn Alloul. 02 bases vie (à Mamghar et Iwik) et 03
pontons à (Augueij, R’gueiba, et Teichott) ont été également réalisé dans le cafre
du même projet. -
Pastoralisme
Pasteurs nomades
La partie terrestre du PNBA se trouve
dans une zone à vocation pastorale séculaire, particulièrement propice au
développement de l’élevage du dromadaire. Elle est occupée de manière discrète
par des pasteurs nomades depuis plusieurs siècles. Ces derniers sont tournés
vers le pastoralisme extensif en élevant des dromadaires, des chèvres et des
moutons. Ces pasteurs nomades sont rattachés à celles des régions à grand
rassemblement de dromadaires comme l’Inchiri, le Tiris Zemmour, l’Adrar et le
Trarza. Ils entretiennent également des relations soutenues avec les Imraguen
depuis des siècles.
Traditionnellement, les déplacements
des troupeaux du PNBA s’inscrivaient dans les mouvements pastoraux de la Mauritanie.
Ils suivaient l’axe Nord- sud et sud- nord pour les pasteurs transhumants, et
étaient aléatoires pour ceux qui optaient pour le nomadisme.
Les
campements se déplacent par petits groupes tributaires à la fois des points
d’eau et des pâturages dont certains sont pérennes (arbres, arbustes,
buissons), d’autres semi permanents (graminées vivaces et halophytes) et
d’autres annuelles (herbacées éphémères) dépendantes des rares pluies. Pendant
la saison sèche chaude, les campements se fixent en leur point d’attache,
généralement non loin des points d’eau (à Ejjeffiyat
- Chami et dans le Tijirit
près du puits de Bouir Ed-déri et de Naçri).
L’économie traditionnelle des pasteurs
nomades du PNBA, imposée par les conditions écoclimatiques locales, n’a pas
fondamentalement changé. Elles étaient relativement isolées des grands
mouvements d'urbanisation et de "modernisation" du reste de la
population mauritanienne. Cependant, l’ouverture
de l’axe routier transsaharien - d’un grand intérêt économique- passant à
proximité de la limite Est du parc et le long duquel se trouvent huit forages,
laisse entrevoir les changements dans
les années à venir, en ce qui concerne la place et l’importance du pastoralisme
dans le PNBA.