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Transformation
Les produits traditionnels des Imraguen font partie d’un
savoir-faire unique en Afrique de l’Ouest. Ces produits dont la particularité
réside dans le traitement (séchage sans ajout de sel) utilisent principalement les espèces de poisson (mulet,
tilapia).
Pour éviter de perdre ce savoir faire ancestral en matière de
transformation, l’UICN (Union Internationale
pour la conservation de la Nature), le PNBA, FIDA et la FIBA collaborent
depuis 2000 à la mise en œuvre d’activités et d’appuis au bénéfice des femmes
Imraguen dans le domaine de la
transformation des produits traditionnels de la pêche dans certains villages du
PNBA. Dans ce cadre des Tikits ont été
construits, les capacités des femmes dans le domaine de l’hygiène et de la
gestion de leurs activités ont été renforcées et de nouveaux emballages pour la
commercialisation des produits traditionnels Imraguen ont été confectionnés.
L’amélioration
du packaging et de la présentation des produits (Poutargue,Tichtar, Lekhlee et
D’hin) ont engendré une augmentation de la plus-value commerciale.
Les produits
traditionnels, transformés Imraguen
La
poutargue (œufs de mulet jaune) Tischtar (Mulet jaune séché) Dhin , (huile de poisson)
L’Ecotourisme
au Parc National du Banc d’Arguin
L'activité touristique a
augmenté à un rythme accéléré au cours des dernières décennies et les
prévisions indiquent un taux de croissance plus rapide dans le nouveau
millénaire.On estime aujourd’hui qu’environ plus du tiers de la population
mauritanienne vit sur la côte et tout indique que cette tendance va continuer à
s’affirmer dans le futur.
Certes, le Parc
National du Banc d’Arguin (PNBA) a pour vocation d’assurer le maintien de
l’intégrité écologique. Mais, avec son environnement vierge, il
offre aussi un terrain adéquat pour la pratique d’activités se
réclamant de l’écotourisme. Pour ne pas interdire complètement le tourisme
ou compter, indéfiniment, sur des fonds externes pour la
conservation, la solution idéale à ce dilemme est l’utilisation optimale
des ressources écotouristiques.
Pour accompagner
l’évolution du tourisme en Mauritanie, le choix de l’administration
du PNBA s’est porté sur l’écotourisme, en 1998. Lequel écotourisme
tend à préserver les milieux et à protéger l'environnement. Cependant, il
ne se limite pas seulement à cette forme d'écologie passive, il permet,
également, la génération de ressources financières allant au bénéfice
direct des populations locales et à la valorisation des cultures
locales.
L’approche de
l’écotourisme au PNBA s’est matérialisée, dans le passé, par la
mise en place de campements touristiques dans chaque village du parc ; ce
qui n’a permis de développer qu’un accueil simple, voir rudimentaire. Certains
campements se sont,
même, avérés guère viables eu égard à la faiblesse de
la fréquentation touristique favorisée par i) des campements
mal tenus, ii) un mauvais service de restauration, iii)
l’absence d’écolodges pour des clients plus exigeants.
Pour optimiser la
qualité des services et la satisfaction des clients au niveau des
infrastructures touristiques, la direction du PNBA a diligenté une étude
intitulée ‘’ L'écotourisme au PNBA, bilan et perspectives de
développement''. Cette étude, assortie d’un plan d’action, a, dans
ses conclusions, fait des recommandations d’entreprendre des actions urgentes
pour accompagner la démarche du développement écotouristique au PNBA.
Pour la mise en œuvre du
plan d’action de cette étude, le PNBA a bénéficié
du projet dénommé ‘’Développement et promotion du tourisme
durable au PNBA’’ financé par le Programme Cadre Intégré Renforcé de
l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) et mis en œuvre par l’Unité
Nationale de Mise en œuvre du Cadre Intégré Renforcé (UNMOCIR) du Ministère du
Commerce, de l’industrie et du Tourisme (MCIT).
Ce projet vise à
promouvoir l’écotourisme dans le PNBA notamment par le renforcement des
capacités d’hébergement et d’appui aux coopératives féminines locales afin de
pouvoir faire de l’écotourisme un secteur de diversification de l’offre
touristique en Mauritanie.
Plus spécifiquement, ce
projet vise à renforcer les capacités d’offres éco touristiques du PNBA à
travers :
▪ l’amélioration des capacités d’hébergement descampements en
les dotant d’écolodges modernes, décorés, équipés de lits et de toilettes
avec (20) à Iwik, (10) à Tessot et (10) àMamghar ;
▪ et d’assurer des formations sur la restauration, l’accueil des
touristes, la transformation artisanale des produits locaux et sur la culture
maraîchère hors sol au profit de coopératives féminines
résidentes dans l’objectif de répondre efficacement à la demande des
touristes en provenance principalement d’Europe et de certains pays d’Asie.
L’Education Environnementale au PNBA
Le Parc National du Banc
d’Arguin(PNBA) est une zone d’importance capitale pour la conservation de la
biodiversité à l’échelle nationale, régionale et internationale. Les valeurs
écologiques et les services écosystémiques fournis par le PNBA sont
unanimement reconnus par la communauté scientifique mais en moindre mesure par
les Mauritaniens eux même.
C’est pourquoi, la
Direction du PNBA a adopté depuis quelques années une stratégie visant à
promouvoir l’image du parc et faire connaitre ses valeurs auprès du milieu de
l’éducation du primaire jusqu’à l’universitaire. Plusieurs actions ont déjà été
réalisées dans le passé et ont concernés des visites de terrain au profit des
élèves du fondamental et même des étudiants.
Le PNBA reste convaincu
que toutes ces actions d’éducation environnementale ne seront efficaces que si
les formateurs au niveau primaire sont bien outillés avec les informations
adéquates et le savoir-faire nécessaire pour transmettre ce savoir aux élèves
du primaire qui constituent la base pour la génération future.
Dans ce cadre, le PNBA a
initié en 2018, grâce à un financement de la MAVA, un projet d’éducation
environnementale dont l’objectif vise à faire connaitre le Parc et ses
missions par le biais d’une série de formation, sur des contenus
environnementaux (biodiversité, écosystèmes, services écosystémiques,
changement climatique.), i) à une vingtaine d’enseignants et
directeurs d’écoles primaires ainsi que le personnel d’encadrement
d’inspecteurs et ii) à des élèves des écoles publiques primaires
de la Wilaya de Dakhlet Nouadhibou.
A l’issue des sessions
de formation, les enseignants sont amenés à effectuer des sorties de terrain
afin de découvrir, avec leurs élèves, la biodiversité du PNBA, d’appréhender
les enjeux et de les initier à la reconnaissance des espèces clées de
la biodiversité du Parc (oiseaux, poissons, herbiers,
mangroves, etc) pour favoriser l’acquisition et le transfert de
connaissances théoriques relatives à ces contenus en vue de développer un comportement éco-citoyen notamment auprès des
élèves du primaire et à travers eux
les parents.
Organisées d’un
commun accord avec la Direction Régionale de l’Education Nationale (DREN) au
niveau de la wilaya de Dakhlet Nouadhibou, les excursions ont été au
profit des quatre meilleurs élèves de chacune des quatre écoles du PNBA ou de
la wilaya de Dakhlet Nouadhibou.
Ces excursions avaient
pour objectif de faire connaître aux milieux scolaires les aspects écologiques,
paysagers, historiques et sociaux du PNBA, la conservation du Phoque moine
et de revivifier les Centres d’interprétation environnementale de Chami,
de Mamghar et du Cap Blanc à Nouadhibou.
L’accès à l’eau potable
L’eau
est une denrée rare au sahel et particulièrement au Banc d’Arguin. Les Imraguen
qui oscillaient entre la partie continentale en tant que pasteurs et le
littoral entant que pêcheurs à pied de mulet jaune accordaient une importance
capitale à l’eau du fait de sa rareté dans la zone. Pendant l’hiver (novembre à
mars) qui, correspond à la période de migration du mulet jaune, les
Imraguenquittent le continent pour s’installer au niveau des sites propices à
la pêche à pied des bancs de mulet formant ainsi des campements de pêche. Avec
l’évolution du contexte les Imraguen se sont sédentarisés dans des villages au
niveau de la plupart de ces sites.
L’approvisionnement
en eau de ces Imraguen se fait à partir des puits et des oglats quand ils sont
dans la partie continentale et au niveau des puits forés au niveau des oglats
situés à proximité des villages.
Avant
la saison des pluies, les Imraguen creusent les puisards au niveau des
différentes oglats pour qu’ils se remplissent des eaux de pluies, ce qui permet
la recharge de la nappe. Quand la pluie tombe, les hommes visitent les oglats
pour voir si ils se sont remplis d’eau sinon ils canalisent l’eau des daya
jusqu’au remplissage des puits et puisards.
Des
infrastructures, inaugurées en 2020, sont réalisées dans la cadre d’un projet
de développement de base financé par la coopération Allemande à travers la KfW,
au profit du PNBA.
Il
s’agit notament en ce qui concerne l’eau de 03 unités de dessalement d’eau à
R’gueiba, Teichott et Ten Alloul, d’un bateau de transport des biens et
personnes et d’approvisionnement en eau potable des villages du Parc, et une
adduction d’eau de 10km de longueur pour l’approvisionnement du village d’Iiwk
à partir de Rzn Alloul. 02 bases vie (à Mamghar et Iwik) et 03 pontons à
(Augueij, R’gueiba, et Teichott) ont été également réalisé dans le cafre du
même projet. -
Pastoralisme
Pasteurs nomades
La
partie terrestre du PNBA se trouve dans une zone à vocation pastorale
séculaire, particulièrement propice au développement de l’élevage du
dromadaire. Elle est occupée de manière discrète par des pasteurs nomades
depuis plusieurs siècles. Ces derniers sont tournés vers le pastoralisme extensif
en élevant des dromadaires, des chèvres et des moutons. Ces pasteurs nomades
sont rattachés à celles des régions à grand rassemblement de dromadaires comme
l’Inchiri, le Tiris Zemmour, l’Adrar et le Trarza. Ils entretiennent également
des relations soutenues avec les Imraguen depuis des siècles.
Traditionnellement,
les déplacements des troupeaux du PNBA s’inscrivaient dans les mouvements
pastoraux de la Mauritanie. Ils suivaient l’axe Nord- sud et sud- nord pour les
pasteurs transhumants, et étaient aléatoires pour ceux qui optaient pour le
nomadisme.
Les
campements se déplacent par petits groupes tributaires à la fois des points
d’eau et des pâturages dont certains sont pérennes (arbres, arbustes,
buissons), d’autres semi permanents (graminées vivaces et halophytes) et
d’autres annuelles (herbacées éphémères) dépendantes des rares pluies. Pendant
la saison sèche chaude, les campements se fixent en leur point d’attache,
généralement non loin des points d’eau (à Ejjeffiyat
- Chami et dans le Tijirit
près du puits de Bouir Ed-déri et de Naçri).
L’économie
traditionnelle des pasteurs nomades du PNBA, imposée par les conditions
écoclimatiques locales, n’a pas fondamentalement changé. Elles étaient
relativement isolées des grands mouvements d'urbanisation et de
"modernisation" du reste de la population mauritanienne. Cependant, l’ouverture de l’axe routier transsaharien - d’un
grand intérêt économique- passant à proximité de la limite Est du parc et le
long duquel se trouvent huit forages, laisse entrevoir les changements dans les années à venir, en ce qui
concerne la place et l’importance du pastoralisme dans le PNBA.