Présentation

 

Résumé

Situé de part et d'autre du 20ème parallèle, le Parc Nationale du Banc d’Arguin (PNBA) longe le littoral mauritanien sur plus de 180 km et couvre une superficie de 12 000 km² composée à parts presque égales de zones maritimes et terrestres.

Cet écosystème côtier exceptionnel est baigné par des remontées d'eaux profondes, froides et riches en éléments nutritifs ("upwelling"). La présence simultanée d'herbiers et d'un upwelling important engendre une productivité biologique élevée et explique la présence de populations denses d'oiseaux d'eau, de poissons, d'invertébrés et de mammifères marins.

C'est dans le but de protéger ce milieu unique et la biodiversité qu'il abrite que le Gouvernement mauritanien a créé, en 1976, le Parc National du Banc d'Arguin. En reconnaissance de sa valeur biologique, paysagère et culturelle, celui –ci  a reçu trois distinctions :

·         Zone Humide d’Importance International – RAMSAR 1982

·         Site Patrimoine Mondial de la Nature – UNESCO 1989

·         Don à la Terre – WWF 2000

       

 

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Le PNBA

Le Parc National du Banc d’Arguin (PNBA), créé le 24 juin 1976 par décret 76-147, couvre 1’200’000 ha. Carrefour biogéographique de première importance abritant quelques deux millions d’oiseaux migrateurs pendant la période d’hivernage, le caractère exceptionnel du PNBA lui a valu d’être successivement classé site Ramsar en 1982, puis Patrimoine Mondial de l’UNESCO en 1989. Le PNBA est aussi le lieu de vie permanent des pêcheurs Imraguen (environ 1’200 personnes) fixés dans les 8 villages côtiers (Awguej étant actuellement abandonné) et des éleveurs de dromadaires occupant de manière discrète la partie continentale depuis plusieurs siècles.

Malgré des conditions géoclimatiques difficiles, le PNBA recèle plus de 200 espèces végétales. Dans le domaine terrestre (640’000 ha), la végétation clairsemée est composée de plantes typiques des milieux désertiques : arbustes ou arbres comme l’Acacia faux gommier Acacia tortilis, le Pommier de Sodome Calotropis procera, le Figuier d’enfer Euphorbia balsamifera ainsi que des graminées. À l’approche de la côte, le degré d’humidité augmente du fait de l’évaporation intense. Une flore capable de supporter des niveaux importants de salinité des sols s’y développe puis laisse la place en bordure d’estran à des plantes halophiles vraies.

Le domaine côtier et maritime (560’000 ha) composé de hauts fonds et de nombreux îles et îlots présente une plus grande diversité de faciès. Dans la zone Sud du Parc, du cap Timiris au Nord de l’île de Tidra, la plus septentrionale des mangroves à palétuviers blancs Avicennia africana témoigne d’un passé plus humide. On trouve aussi les prairies à spartines Spartina maritima et à zostères zostera noltii les plus méridionales de la côte ouest africaine. La vaste étendue de hauts fonds est parcourue de chenaux dont l’aspect change au gré des marées : dans les 450 km2 de vasières exondées à marée basse se sont développés des herbiers de zostères et sur les vasières inondées en permanence, les herbiers de Cymodocées Cymodocea nodosa et de Halodule wrightii, fondements de l’écosystème du Banc d’Arguin et base d’un réseau alimentaire complexe.

L’importance du PNBA pour l’avifaune, dévoile une biodiversité particulièrement remarquable à l’échelle planétaire. Il abrite les plus hautes densités de limicoles au monde à marée basse. Malgré la surface réduite des vasières disponibles pour les limicoles (425 km²), seulement 10% de la taille de la Mer des Wadden, le Banc d’Arguin accueille pendant l’hiver un nombre d’oiseaux d’eau qui dépasse les totaux de n’importe quel autre site au long de la voie migratoire de l’Atlantique Orientale (près de 2 millions d’individus). Finie la période de reproduction en Arctique, dans le Nord de l’Europe et de la Sibérie, ces oiseaux migrent progressivement vers le Sud pour occuper leurs quartiers d’hiver en Afrique de l’Ouest. Par ailleurs, tout au long de l’année, de nombreux oiseaux d’eau se reproduisent dans le Parc, notamment sur les îlots de la partie Sud (30 à 40’000 couples d’oiseaux nicheurs) : deux sous-espèces endémiques de spatules Platalea leucorodia balsaci et de hérons gris Ardea cinerea monicae, des aigrettes, des grands cormorans Phalacrocorx carbo et des cormorans africains Phalacrocorax africanus, plus de 70’000 flamants roses Phoenicopterus ruber, plusieurs espèces de sternes Sterna sp., des Goélands Railleurs Larus genei, etc.

La faune de mammifères terrestres, rare, a considérablement régressé au cours des dernières décennies du fait d’une chasse non contrôlée, surtout pendant les années 1970, et de la sécheresse persistante. Elle est essentiellement représentée par les gazelles dorcas Gazella dorcas, les chacals dorés Canis aureus, les hyènes rayées Hyaena hyaena, les renards Vulpes rüpelli, les fennecs Fennecus zerda, les chats sauvages, les lièvres du Cap Lepus capensis et quelques espèces de souris, gerboises et gerbilles.

En ce qui concerne l’ichtyofaune, des fluctuations spécifiques et d’abondance liées à l’alternance des saisons froide et chaude et aux cycles de reproduction sont notées pour des espèces migratrices comme le Mulet jaune Mugil cephalus, les Capitaines et autres poissons de la famille des scianidés, et certaines espèces de requins et de raies. C’est une zone de reproduction et de frayère sans égale dans la Région. Les juvéniles de plusieurs espèces sont abondants, prouvant que cette zone joue un rôle de nurserie d’importance majeure. Parmi les poissons les mieux représentés, signalons les raies notamment les Raies guitares Rhinobatos sp. et bœufs Rhinoptera marginata, les requins Carcharhinus sp., Rhizoprionodon acutus, Sphyrna sp. (Requins marteaux), etc.., les Sparidés (Pagres, Dentés, Pageots), les Ariidés (Machoirons), les Cichlidés (Tilapias) et les Sciaenidés (Courbines). Il faut aussi noter la présence de concentrations importantes de  Clupéidés dont les sardinelles et l’Ethmalose Ethmalosa fimbriata, population relique, isolée des autres populations d’Afrique de l’Ouest. L’extrême richesse biologique de la zone s’explique par la proximité d’une zone « d’Upwelling » pratiquement permanent, où la remontée d’eaux profondes, froides et riches en nutriments minéraux provoque une explosion de la production primaire sous forme d’algues microscopiques unicellulaires (phytoplancton), base d’une chaîne alimentaire complexe. Le rôle des herbiers dans la production primaire est aussi essentiel (Cf. modèle Ecopath publié par l’IMROP .

Les mammifères marins sont bien représentés : le Dauphin souffleur Tursiops truncatus, fréquemment observé près de la côte, le Dauphin à bosse de l’Atlantique Souza teuszii, plus difficile à observer, et l’Orque épaulard Orcinus orca rare. La Tortue verte Chelonia mydas est de loin l’espèce de tortue marine la plus abondante et le PNBA. En dehors de la période de reproduction, le Parc est très probablement une des plus importantes zones de concentration pour cette espèce dans l’Atlantique. Ces individus proviennent surtout des sites de reproduction de l’archipel des Bijagos, les sites de ponte étant très rares sur le Parc (aucune confirmation depuis plusieurs années) et le long du littoral mauritanien. Quelques autres espèces de tortues fréquentent le parc, principalement la Tortue luth Dermochelys coriacea, la Caouanne Caretta caretta et la tortue à écailles imbriquées Erethmochelis imbricata.

Les populations résidant dans le Parc sont les seules autorisées à pratiquer une exploitation contrôlée des stocks halieutiques dans la réserve protégée où l’utilisation de bateaux à moteur est strictement interdite. Les Imraguen pratiquaient une pêche traditionnelle à pied, avec des « filets à épaule » et souvent en collaboration avec les Dauphins, principalement pour la capture du Mulet jaune. Ils continuent à pratiquer cette pêche dans les vasières du Parc, mais sans l’appui des Dauphins. Les mulets sont pêchés en partie pour le prélèvement des œufs, destinés principalement à l’exportation et bien connus autour de la Méditerranée sous le nom de « poutargue ». Les carcasses de mulet sont vendues sur place ou dans les pays voisins. L’activité de pêche avec des filets maillants de plus grande taille s’est beaucoup développée ces dernières années. Elle est pratiquée à partir de lanches à voile latine, embarcations introduites au début du siècle par des pêcheurs canariens. Cette pêche opportuniste pose de sérieux problèmes, entre autre, aux populations de raies et requins compte tenu de leur cycle reproducteur particulier et des importantes concentrations de femelles gravides et de juvéniles dans le PNBA. Le ciblage de ces espèces a été  interdit d’un commun accord avec les pêcheurs. Même si officiellement, elles ne sont plus qu’accessoires, les captures de sélaciens sont toujours très importantes, voire en augmentation pour certaines espèces. Des tonnages importants de sélaciens sont débarqués à l’occasion d’autres pêcheries dirigées sur des poissons osseux. L’exploitation des poissons chat, des Tilapias, des Mulets et d’autres espèces comme la Courbine demande également à être réglementée à l’intérieur comme à l’extérieur du Parc où les bateaux de pêche capturent des tonnages importants à l’aide de filets tournants. Enfin, en dehors du Parc, les chaluts de fond raclent le sol et détruisent des écosystèmes, affectant ainsi, parfois de façon irréversible, la biodiversité marine et côtière, indispensable à la survie de la pêche et des populations de pêcheurs.

 

Localisation et limites du site

 

Le Parc National du Banc d'Arguin comprend les parties maritimes, insulaires et continentales du territoire national, comprises à l'intérieur de la zone délimitée conformément aux indications ci-après :

 

-       au sud : par une ligne suivant le parallèle 19°21'00";

 

-       à l'est : par le tronçon de piste allant du lieu - dit El Maharate à Nouadhibou ; contournant le puits de Chami par l'Est et passant par les points de coordonnées suivantes :

 

a) 19°21' 00 N              016°07' 00 W

 

b) 19°27'30" N              016°02'30" W

 

c) 20°04'30" N              015°57'00 W

 

d) 20°04'30" N             016°03'00  W

 

e) 20°15' 00 N              016°01'00  W

 

f) 20°24'30" N              016°03'30" W

 

g) 20°38' 00 N              016°04 00'W

 

h) 20°50' 00 N              016°14' 00 W ;

 

-       au Nord : par une ligne suivant le parallèle 20°50' 00";

 

-       à l'Ouest :  par une ligne suivant le méridien 16°45' 00".

 

Les limites terrestres et maritimes du Parc, et celles des zones y  rattachées, seront matérialisées, selon les normes conventionnelles et usages en vigueur, par des bornes, des pancartes, des balises maritimes ou par tout autre moyen approprié.

Le Parc National du Banc d’Arguin (PNBA), situé de part et d’autre du 20ème parallèle, longe le littoral mauritanien sur plus de 180 km (un tiers de la côte mauritanienne) et couvre une superficie de 12’000 km2  composée à parts presque égales de zones maritime (540’000 ha) et continental (660’000  ha).

Carte 1 : Localisation du PNBA

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


La Réserve Satellite du Cap Blanc

 

La réserve satellite du Cap Blanc (RSCB), est annexé au PNBA et dispose d’un domaine terrestre et un domaine maritime. Le premier s’étend sur une bande de 100 m de large à partir de la laisse de basse mer, entre le point Porta Ilia à l’Ouest (20°47’30’’ N - 17°04’03’’ W) et la bordure Nord de la plage du Cap Blanc à l’Est (20°46’37’’ N -17°02’02’’ W). La longueur de la portion de côte ainsi délimitée est de 4,2 km. Le

Le domaine maritime de la RSCB s’étend sur une bande de mer de 400 m de large entre Porta Ilia et la bordure Est de la plage du Cap Blanc. La superficie totale de la réserve est de 210 ha (42 continentaux et 168 marins). Elle est créée, essentiellement, pour la conservation du Phoque moine, cette espèce en voie de d’extinction.

 

Carte 2 : Localisation de la RSCB

     

Etat de conservation du Phoque Moine à la RSCB

 

Malgré le rétablissement démographique progressif de la population de phoques moines de la péninsule de Cap Blanc, des 100 individus qui ont survécu en 1998 à plus de 350 aujourd'hui, il s'agit d'une population très fragile et vulnérable.

Bien que la population de phoques moines de la péninsule de Cap Blanc représente environ 50% de la population mondiale de l'espèce, il s'agit d'une population complètement isolée, sans aucune possibilité de transfert ou d'échange d'individus naturellement avec l'autre population de phoques moines. , situé à Madère, Portugal.

Son isolement et son aire de répartition réduite la rendent très vulnérable à certaines menaces qui, même si elles sont de nature locale, peuvent avoir un impact sévère. Si, par exemple, un nouvel événement de mortalité massive se produisait en raison d'une marée rouge ou d'une épidémie, comme cela s'est produit en 1997, ou de l'effondrement d'une de ses grottes de reproduction, les conséquences pourraient être très graves. Il est malheureusement très difficile de prédire ou d'anticiper les solutions à ce type de menace. Dans le même sens, la croissance excessive de la ville voisine de Nouadhibou, et de toute son activité associée, principalement la pêche, constitue une menace croissante. De même, l'augmentation future du niveau de la mer due au changement climatique pourrait gravement affecter son seul habitat de reproduction actuel, les plages à l'intérieur de 3 grottes.

 

Missions du PNBA

 

Les deux missions du Parc sont la conservation de la biodiversité et des paysages et le développement socio-économique durable des populations résidentes.  Parfois antagonistes, ces deux missions obligent l’administration du PNBA à rechercher sans cesse des compromis permettant de combiner au mieux les exigences du développement et les impératifs de la conservation des milieux.

Les missions du PNBA, déclinées dans la loi 2000-024, sont, entre autres, la conservation de la biodiversité et des écosytèmes qui s’y emboitent et la contribution au développement des populations de pêcheurs traditionnel imraguen qui y résident – réparties sur les neuf villages côtiers dont l’île d’Agadir et de pasteurs nomades dans la partie continentale.

La Loi relative au Parc National du Banc d'Arguin votée en janvier 2000 (Loi 2000-024 du 19 janvier 2000) positionne clairement le PNBA dans l'espace national en son article 2 :

Article 2/ Le Parc National du Banc d'Arguin, ci-après dénommé le "Parc", est une réserve protégée, constituée sur le territoire national, aux fins de :

 

Valeurs fondant la reconnaissance internationale du Parc National du Banc d’Arguin

 

Le Parc National du Banc d’Arguin (PNBA) bénéficie de 2 labels internationaux : zone humide d’importance internationale depuis 1982 (site Ramsar), site du Patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1989. Cette reconnaissance de la communauté internationale est fondée sur des valeurs qui doivent être au centre de la gestion du bien. Le site abrite par ailleurs quelques espèces inscrites à la liste rouge de l’UICN : en danger critique d'extinction, (UICN CR), en danger (UICN EN), vulnérable (UICN VU) ou quasi menacée(UICN NT).

 

Valeur Universelle Exceptionnelle VUE (UNESCO)

Le classement du PNBA en qualité de site du Patrimoine mondial repose sur les critères IX et X de l’UNESCO :

 

·         Critère IX (Ex critère naturel ii) : exemple éminemment représentatif de processus écologiques et biologiques en cours dans l'évolution et le développement des écosystèmes et communautés de plantes et d'animaux terrestres, aquatiques, côtiers et marins.

 

Le Parc National du Banc d'Arguin est un écosystème riche en biodiversité de nutriments et matières organiques, conséquence surtout de l'existence de vastes étendues de vasières couvertes d'herbiers marins, d'un important apport sédimentaire éolien d'origine continentale et de l'effet de l'upwelling permanent du Cap Blanc. Cette richesse assure le maintien d'un milieu marin et littoral suffisamment riche et diversifié pour entretenir d'importantes communautés de poissons, d'oiseaux et de mammifères marins.

 

- Exemple représentatif de processus géologiques d’une zone côtière tropicale entre désert et zone d’upwelling

- Amas coquillers

-Paysage de chenaux et hauts-fonds

 

·         Critère X (Ex critère naturel iv) :habitats naturels les plus représentatifs et les plus importants pour la conservation in situ de la diversité biologique, y compris ceux où survivent des espèces menacées ayant une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de la science ou de la conservation.

 

Le Parc National du Banc d'Arguin constitue l'habitat le plus important de l'Atlantique occidental pour les oiseaux nicheurs de l'Afrique de l'Ouest et les échassiers migrateurs d'origine paléarctique. Les vastes étendues de vasières abritent plus de deux millions d'oiseaux limicoles migrateurs provenant du Nord de l'Europe, de la Sibérie et du Groenland. La population d'oiseaux nicheurs est aussi remarquable en termes de diversité et de nombre : entre 25 000 et 40 000 couples appartenant à 15 espèces d'oiseaux. La zone de haut-fond et ilots est aussi le siège d'une activité biologique intense : on y trouve 45 espèces de poissons, 11 espèces de crustacés et plusieurs espèces de mollusques. Le bien abrite aussi quelques espèces de tortues marines notamment la tortue verte (Cheloniamydas) sur la liste rouge de l'UICN des espèces menacées. Parmi les mammifères, il subsiste encore quelques populations reliques de gazelles dorcas (Gazella dorcas). Le grand dauphin et le dauphin à bosse de l'Atlantique sont fréquemment observés dans le bien.

 

-Richesse ornithologique (Habitat pour un nombre exceptionnel d’oiseaux : limicoles, piscivores, …)

-Ressources ichtyologiques (sélaciens, Courbine, Mulet, Tilapia, Poisson chat)

-Complexe de vasières et d’herbiers marins

- Espèces reliques (Mangroves, Spartines, Ethmalose,Gazelles dorcas)

- Mammifères marins (Phoques moines, Grands dauphins, Dauphins à bosse, Tortues vertes)

 

 

Sources : UNESCO / Enhancing our  Heritage (EoH)

 

                       

 

Zone humide d’importance internationale  (Site Ramsar)

 

Le classement du PNBA en qualité de zone humide d’importance internationale répond à la totalité des critères de classement :

 

·         Critère 1(zone humide représentative, rare ou unique, naturelle ou quasi naturelle de la région biogéographique concernée), en particulier critère 1.a(exemple représentatif d’une zone humide caractéristique de la région biogéographique en question) et critère 1.d (exemple rare ou inhabituel dans la région biogéographique en question).

 

Carrefour géo-climatique des zones paléarctique et afro-tropicale, anciens estuaires où ont convergé et se sont accumulé d'immenses vasières traversées de chenaux et couvertes par endroit d'herbiers à phanérogames, submergées à marée haute ou exondés à marée basse, écosystème côtier exceptionnel baigné par des remontées d'eaux profondes, froides et riches en sels minéraux ("upwelling"), productivité biologique élevée due à la présence simultanée de ces habitats singuliers et de cet upwelling, présence de populations denses et diversifiées d'oiseaux d'eau, de poissons, d'invertébrés et de mammifères marins.

 

·         Critèrespour la conservation de la diversité biologique:Critère 2(abrite des espèces vulnérables, menacées d'extinction ou gravement menacées d'extinction ou des communautés écologiques menacées), Critère 3 (abrite des populations d'espèces animales et/ou végétales importantes pour le maintien de la diversité biologique d'une région biogéographique particulière), Critère 4 (abrite des espèces végétales et/ou animales à un stade critique de leur cycle de vie ou sert de refuge dans des conditions difficiles).

 

Populations de Tortues vertes (Cheloniamidas), de tortues luth (Dermocheliscoriacea), nombreuses espèces de sélaciens plus ou moins menacés en Afrique de l'Ouest dont le poisson paille (Rynchobathoslubertii), de phoque moine (Monachusmonachus) dans sa réserve satellite du Cap Blanc.  Présence des mangroves (Aviceniaafricana) les plus septentrionales et des prairies à spartines (Spartinamaritima) les plus méridionales de l'Atlantique est. 

 

·         Critèresspécifiques pour la conservation des oiseaux d’eau : Critère 5 (abrite au moins 20 000 oiseaux d’eau), Critère 6 (abrite au moins 1% des individus d’une population d’une espèce ou d’une sous espèce d’oiseaux d’eau).

 

Plus importante concentration au monde de limicoles paléarctiques (+/- 2 millions individus), colonies reproductrices parmi les plus importantes d'Afrique de l'Ouest, critère des 1 % largement dépassé pour plus de 20 espèces (par ex. 68% de la population mondiale de Barges rousses, 49% des Bécasseaux maubèches, 42% des Grands gravelots, etc.)

 

·         Critères spécifiques pour la conservation des poissons : Critère 7 (abrite une proportion importante de sous-espèces, espèces ou familles de poissons indigènes, d'individus à différents stades du cycle de vie, d'interactions interspécifiques et/ou de populations représentatives des avantages et/ou des valeurs des zones humides et contribue ainsi à la diversité biologique mondiale), Critère 8 (site source d'alimentation importante pour les poissons, de frayère, de zone d'alevinage et/ou de voie de migration dont dépendent des stocks de poissons se trouvant dans la zone humide ou ailleurs).

 

Zone régionale de reproduction, de grossissement et/ou d'alimentation pour de nombreuses espèces de poissons osseux et de sélaciens (raies et requins)

 

·         Critères spécifiques pour la conservation d’autres espèces : Critère 9 (abrite régulièrement 1 % des individus d'une population d'une espèce ou sous-espèce animale dépendant des zones humides mais n'appartenant pas à l'avifaune).

 

Plus importante colonie de phoque moine de la planète.

 

 

Catégorie II de l’UICN

 

Le PNBA appartient par ailleurs à la catégorie II de l’UICN pour les aires protégées.

 

Définition : Les aires protégées de la catégorie II sont de vastes aires naturelles ou quasi naturelles mises en réserve pour protéger des processus écologiques de grande échelle, ainsi que les espèces et les caractéristiques des écosystèmes de la région, qui fournissent aussi une base pour des opportunités de visites de nature spirituelle, scientifique, éducative et récréative, dans le respect de l’environnement et de la culture des communautés locales.

 

Objectif premier : Protéger la biodiversité naturelle, la structure écologique et les processus environnementaux sous- jacents ; promouvoir l’éducation et les loisirs.

 

Autres objectifs

 

1.      Gérer l’aire de façon à perpétuer, dans un état aussi naturel que pos- sible, des exemples représentatifs de formations géomorphologiques, de communautés biotiques, de ressources génétiques et de processus naturels intacts ; 


2.      Maintenir des populations viables et écologiquement fonctionnelles, ainsi que des assemblages d’espèces indigènes en densités suffisantes pour préserver à long terme l’intégrité et la résilience de l’écosystème ; 


3.      Contribuer en particulier à la conservation d’espèces occupant de grands espaces, de processus écologiques régionaux et des voies de migration ; 


4.      Gérer la fréquentation et les visites d’ordre spirituel, éducatif, culturel et récréatif, de façon à ce qu’elles ne causent aucune dégradation biolo- gique ou écologique significative des ressources naturelles ; 


5.      Prendre en compte les besoins des populations autochtones et des com- munautés locales, y compris l’utilisation de ressources de subsistance, dans la mesure où celles-ci n’ont pas d’incidence négative sur le premier objectif de gestion ;

6.       
Contribuer à l’économie locale par le tourisme.

7.       

Instances de gestion et d’orientation du PNBA

 

Du point de vue de la gestion globale des orientations du PNBA, l’essentiel des décisions se prend au niveau de la Direction. Les organes institutionnalisés appuient dans la gestion et les orientations du Parc.

F  Conseil d’Administration

Créée par décret (2006-058), le Conseil d’Administration (CA) est, selon l’article 7 « investi de tous les pouvoirs nécessaires pour orienter, impulser et contrôler les activités de l’établissement, … ». Il se réunit au moins 3 fois par an.

Dans le même article, concernant les questions énoncées sur lesquelles le CA doit délibérer, seul le PAG figure au rang des questions clés en termes de politique et stratégie.

Les ordres du jour et les comptes-rendus de réunion montrent que le CA joue son rôle de lieu de coordination des programmes et politiques dans le Parc. Ce sont essentiellement des questions d’ordre administratif (gestion du personnel) et budgétaire (approbation du budget, compte de gestion et rapport du Commissaire aux comptes) qui sont traitées lors de ces réunions. Ces questions sont importantes et relèvent de l’attribution du CA, en plus de la réflexion sur la politique et stratégies notamment d’orientation et de coordination des interventions sur le territoire du Parc en fonction des priorités de conservation et des besoins exprimés par les populations.

F  Direction du PNBA

La Direction du PNBA comprend un nombre important d’entités si l’on considère l’organigramme qui présente aujourd’hui :

-          Un Directeur

-          Un Directeur Adjoint

-          Conseillers

-          Chargés de mission 

 

Auxquels il faudrait normalement ajouter les Chefs de Départements : Département Appui Technique, Départements Opérationnels (3), Département Observatoire, Département Ressources Humaines et Financières et le personnel de conservation

F  Conseil Scientifique

Le Conseil Scientifique du Banc d’Arguin (CSBA), figurant à l’article 10 du décret 2006-058, est un organe consultatif « composé de personnalités scientifiques…. exerçant leur fonctions à titre volontaire et gratuit ». Il « donne en toute indépendance des avis consultatifs sur les questions relevant de la protection du BA et en particulier sur les dossiers scientifiques et les programmes de recherche et d’aménagement »

Fort d’une quinzaine de membres, il possède son propre règlement intérieur et la liste des membres est renouvelée régulièrement (chaque membre étant désigné pour un mandat de 3 ans renouvelable une fois). Un membre de droit : le Directeur.

Le Conseiller Scientifique assure le secrétariat du CSBA et outre la réunion annuelle, le fonctionnement est assuré au moyen de consultations électroniques des membres sur des questions soumises par le PNBA.

Pratiquement le CSBA ne donne ses avis que sur les propositions, programmes et projets qui lui sont soumis par la Direction du PNBA, mais pas sur une programmation globale des activités de recherche au regard des priorités affichées dans le PAG. Cela explique en partie que la majorité des recherches du PNBA jusqu’à récemment aient été focalisées sur l’ornithologie et sur le suivi des pêcheries au détriment de thématiques stratégiques pour la Direction du Parc.