Surveillance maritime et terrestre
Objet : Renforcement du dispositif
Aux termes de l’article premier de la loi 2000-024, il a été rappelé que la surveillance du Parc National du Banc d’Arguin est l’une des missions principales confiées à l’autorité en charge de ce parc marin et côtier qui couvre une superficie de 12000 Km 2 dont 6300 Km2 en zone marine. Eu égard à l’importance de la biodiversité marine et côtière que regorge cette aire marine protégée et soucieuses du rôle que joue le PNBA dans le maintien de l’intégrité et de la productivité des ressources naturelles du Banc d’Arguin, la Direction du parc et la DSPCM ont mis en place, en 1999, un dispositif de surveillance maritime qui a pour objectif de garantir : · La préservation et le renouvellement des ressources naturelles et de la biodiversité marine · La protection du PNBA en tant qu’Aire Marine Protégée · L’accomplissement de son rôle en tant qu’outil de gestion des pêcheries en Mauritanie Ce dispositif qui a démarré avec trois vedettes BW PNBA 1, PNBA 2 et PNBA 3 basées respectivement à Mamghar, Iwik et Agadir comporte aussi, deux stations radars installées à Mmaghar et Tafarit et des postes de contrôle dans les villages de Mamghar, Rgueiba, Teichott, Tissit, Iwik, Ten Alloul, Arkeiss et Agadir dont le mandat est, entre autres, de contrôler les débarquements aux rivages. Le système de surveillance participative qui intègre aux côtés du PNBA et de la Garde Côtes Mauritanienne (GCM-héritière de la DSPCM) la population résidente est aujourd’hui considéré comme modèle au niveau de la sous-région. D’ailleurs, l’expérience du PNBA en la matière a été capitalisée au profit du réseau RAMPAO à travers des missions d’appui technique et des visites d’échange qui ont permis d’échanger avec les gestionnaires de ces AMPS et de renforcer les systèmes en place, particulièrement au niveau de la Guinée Bissau (IBAP et visites dans les AMPs de l’archipel des Bijagos). Quatorze ans après, en 2013, et suite à un diagnostic conjoint PNBA-GCM, il a été révélé que 90% des pirogues arraisonnées dans les eaux du PNBA proviennent de la flotte de pêche artisanale basée à Nouadhibou. Il a donc été convenu de mettre en place un poste de surveillance avancé, à l’entrée nord du parc, au Cap Sainte Anne. Deux années plus tard, et au cours d’une réunion de la commission technique conjointe PNBA-GCM à Nouadhibou, celle-ci a constaté que la zone du Cap Alzace est une destination privilégiée pour les pêcheurs à la ligne et les touristes illégaux venant de Nouadhibou et de Nouakchott et a recommandé la mise en place d’un poste à cet endroit précis qui va permettre non seulement de contribuer au renforcement de la surveillance maritime mais aussi de mettre fin à l’accès illégal par voie terrestre à cette zone connue pour sa richesse en soles, crevettes et mulet doré. Il peut en outre n’être pas inutile de rappeler que jusqu’à 2012, le parc était protégé par son isolement mais depuis Janvier 2014, le PNBA est soumis à un suivi réactif qui demande à l’Etat Partie de mettre en œuvre 18 recommandations dont certaines concernent la consolidation du système de surveillance maritime et la mise en place d’un dispositif de surveillance de la partie continentale qui est de plus en plus exposée eu égard aux développements socio économiques qui sont en train de s’opérer dans l’espace vital du parc (bretelle de Mamghar, route de Nouadhibou, ville de Chami, mine d’or de Taziast et exploration pétrolière….). Dans le cadre de la mise œuvre de certaines recommandations du rapport de l’UNESCO et afin de mieux contrôler les entrées et les sorties du territoire du parc, l’Administration du PNBA a mis en place en 2015 un noyau de dispositif de surveillance et de contrôle de la partie continentale comportant des postes de contrôle d’ accès au PNBA installés à la périphérie immédiate de l’espace protégé en plus des postes côtiers déjà installés dans les villages. Ces postes sont positionnés comme suit : ü Chelkha ü Virage Taziast ü Agneitir ü Cap Alzace ü Awguej En 2017, ce système de surveillance participative a connu des améliorations. En effet, suite aux demandes pressantes et récurrentes des résidents de les impliquer davantage dans la surveillance, le PNBA a examiné cette question avec son partenaire stratégique la GCM et a adressé une requête à son bailleur principal le BACoMaB qui a accepté de financer une expérience limitée à trois villages Rgueiba, Teichott et Iwik (à raison d’une lanche-test par village) et de voir en fonction des résultats si l’expérience doit être élargie ou pas. Cette première expérience a consisté à équiper chaque lanche-test d’un GPS, d’une radio VHF, d’un téléphone satellitaire thouraya et de former le capitaine de l’embarcation sur l’utilisation optimale de ces équipements et dans le domaine de la transmission de l’information opérationnelle à l’autorité en charge de la surveillance afin que celle-ci puisse réagir instantanément pour faire cesser les infractions dans les meilleurs délais. Cette forme, la plus classique dans le domaine de la surveillance participative, a pour avantages, d’une part de multiplier les sources potentielles de recueil de l’information opérationnelle et d’autre part de contribuer à assurer une permanence de la surveillance en mer dans la mesure où les pêcheurs sont la plupart du temps en mer. Cette première expérience pilote dans le domaine de la surveillance participative a été concluante dans la mesure où les renseignements opérationnels fournis par ces capitaines ont permis d’arraisonner des pirogues, ce qui a encouragé le PNBA à élargir l’expérience aux six villages restants, ce qui a été réalisé. En effet, trois lanches-test des villages de Ten Alloul, Arkeiss et Agadir ont été équipées en 2019 des moyens de positionnement (GPS) et de communication (thouraya) et formés sur l’utilisation de ces équipements et dans le domaine de la surveillance participative. En 2020, trois lanches-test des villages de Mamghar, d’Awguej et de Tissit ont été également équipées des moyens de positionnement (GPS) et de communication (thouraya) et formés sur l’utilisation de ces équipements et dans le domaine de la transmission de l’information opérationnelle. L’apport des capitaines des lanches est un élément important qui peut compléter et améliorer l’action des équipes de surveillance du PNBA qui ont besoin d’une information précise, fiable et instantanée. L’évaluation est en cours mais l’on constate qu’il y a de plus en plus une collaboration entre ces capitaines, les équipes de surveillance et les équipes de surveillance du littoral.